Dans l’essai “Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce” paru il y a trois ans chez Libertalia, je racontais l’histoire de Bernard Moitessier, engagé en 1968 pour la toute première course autour du monde à la voile en solitaire, sans escale ni assistance extérieure. Je me suis nourrie à son expérience, armée de munitions marines, naviguant dans le sillage de son refus de parvenir, réfléchissant à ses délibérations intérieures sur le meilleur cap à tracer, surfant sur les notions d’abandon et de victoire.

Depuis, mon livre a été tiré à plus de trente mille exemplaires et les témoignages que je continue de recevoir quasi quotidiennement m’indiquent que “La longue route” de Bernard Moitessier continue d’inspirer les nouvelles générations en quête de bifurcations et de pas de côté. J’en suis fière et ravie.

A l’occasion du départ de la Golden Globe Race qui reproduit les conditions de course de 1968 et associe panache, légèreté et sobriété, pour redonner vigueur au goût d’une navigation simple et courageuse, en prise directe avec les éléments, je débute la publication ici de différents textes. Ceux-ci ont tous trait à la voile ; ils sont nés de rencontres inespérées, improbables et inattendues, avec ce milieu marin, suite à la parution de “Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce”. Ces rencontres m’ont ouvert des horizons de rêves et d’aventures, elles m’ont fait voyager comme jamais je ne l’aurais imaginé.

J’ai reçu des invitations à embarquer, pu faire signe de la main à Joshua au port de La Rochelle, rencontré un Vice Commodore, correspondu avec un formidable compagnon de route de Moitessier, reçu archives, témoignages et photos, je suis devenue marraine d’expéditions, j’ai navigué en mots et en pensées du cimetière du Bono à l’Arctique, en passant par la Baie de San Francisco… Et ce n’est pas terminé.

Que toutes celles et ceux qui y ont contribué et m’ont fait l’amitié de m’accueillir dans ce cercle précieux des amis de Moitessier en soient très sincèrement remerciés !

  • Premier texte : “Perpétuer l’esprit de Moitessier”, paru dans Voiles et Voiliers en juin 2021. Extrait : « Le refus de parvenir de Bernard Moitessier aurait-il eu la même saveur si, au lieu d’être catapulté sur un cargo par un lance-pierre, il avait été posté sur un mur Facebook ? Imagine-t-on Robinson Crusoé arriver en jet-ski sur Despair Island ? Un trois-mâts de la marine marchande bloquer le canal de Suez ? Et imaginez la déception que ce serait de voir la somptueuse Pandora Reynolds rejoindre le Hollandais volant en hors-bord plutôt qu’à la nage dans le petit port espagnol d’Esperanza ! Enfin, qui peut sérieusement imaginer Mary Read et Anne Bonny scruter un GPS pour établir leur position ? »
  • Deuxième texte : “Réponse au grand Jack”, divagations sur “Les joies de la plaisance”, de Jack London, à la demande du Yacht club classique de La Rochelle…
  • Troisième texte : Escondida, une expédition dont j’ai la joie d’être la marraine
  • Et enfin le quatrième, qui évoque Fata Morgana, mirages et latitudes : “Huit mois en mer, de Marseille jusqu’au plus grand fjord du monde, au Groenland… Que d’élan contenu dans cette seule phrase ! “