J’étais l’invitée de “Comme un bruit qui court” sur France Inter le 4 mai dernier, à écouter ci-après. Le même jour, l’équipe recevait un recommandé de la direction pour les supprimer de la grille de rentrée, qu’ils reçoivent ici tout mon soutien renouvelé.
Conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes pour le Parti de gauche, Corinne Morel Darleux est aussi autrice de “L’écologie, un combat pour l’émancipation” ainsi que “Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce” bientôt publié aux éditions Libertalia. Elle décortique pour nous l’écologie radicale actuelle.
Loin de détacher le souci environnemental des conflits sociaux, la collapsologie et les nouveaux penseurs de l’écologie radicale s’inscrivent dans l’héritage théorique du philosophe André Gorz qui questionne le fonctionnement du système capitaliste industriel dans son ensemble. L’exploitation des ressources dans une perspective économique de croissance perpétuelle est, selon lui, irréconciliable avec la volonté d’assurer la survie de notre espèce et de notre environnement.
Après avoir tenté d’infiltrer les institutions pour les changer de l’intérieur — Corinne Morel Darleux est passée par le CAC40 puis la politique — elle a conclu que l’on n’avait plus le temps de tourner autour du pot. Militante pour une écologie radicale et politique, elle fait partie de ces voix qui insistent sur le lien mécanique entre urgence environnementale et urgence politique, qui reposent toutes deux sur un déséquilibre fondamental du système qui produit trop et mal, et redistribue trop peu et trop mal.
Longtemps cantonnées à une “écologie de salon” voire un capitalisme vert les politiques écologiques mainstream ne suffisent plus estime l’autrice de Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, parce qu’en effet, le temps presse. Le nombre et la vitesse à laquelle les espèces disparaissent sont le signal d’une nouvelle extinction massive, la 6ème au cours des dernières 500 millions d’années de vie sur Terre.
La militante écosocialiste Corinne Morel Darleux questionne notre quotidien et propose un choix radical : refuser de parvenir et instaurer la dignité du présent pour endiguer le naufrage généralisé.
Un reportage de Giv Anquetil.