« Ce texte navigue entre l’essai, le récit de voyage et le journal. Il parle d’Inde et de littérature, de prison et de broderie, de tropiques et de subsistance, de folie, de décroissance et de rêves. Des vaches et des écureuils tigrés s’y promènent en toute liberté. Il mélange allègrement les genres. J’espère qu’il saura aussi brouiller les frontières. »

Mon nouvel essai, « Alors nous irons trouver la beauté ailleurs. Gymnastique des confins », a paru le 6 octobre 2023 aux éditions Libertalia. Il m’aura fallu quatre ans, depuis la parution de « Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce », pour retrouver le goût d’explorer le réel. Je n’avais pas envie de me répéter, j’attendais d’avoir quelque chose de consistant à écrire. Le succès du premier, tiré à plus de 40.000 exemplaires, m’intimidait. Les attentes étaient fortes et j’avais peur de décevoir. En matière de rock’n roll, le deuxième album est toujours moins bon que le premier.

Surtout, la fiction m’appelait par son incroyable liberté. Après y avoir joyeusement gambadé en 2021 avec « Là où le feu et l’ours » et « Le gang des chevreuils rusés », puis avec « La sauvagière » à la rentrée littéraire de 2022, j’ai commencé à renouer avec la forme essai début 2023 avec « Être heureux avec moins ? », un court texte pour les 15-25 ans. Le décadrage d’un séjour en Inde, où le réel semble comme chaque jour réinventé, m’a finalement redonné envie d’écrire, aux confins de la littérature et de la politique, sur notre monde et nos ailleurs.

Rosa Luxemburg y est ma compagne et je convoque au fil des pages de nombreux écrivains et romancières, d’Amitav Ghosh à Barbara Kingsolver, m’appuie sur des travaux d’anthropologues et tente d’y explorer le fil ténu qui nous fait osciller, parfois vaciller, entre réel et imaginaire. Que l’on ait besoin de s’extraire d’un réel devenu irrespirable, d’emprunter des réalités buissonnières, ou simplement d’examiner le monde depuis ses confins pour mieux se relever plus loin, le roman s’y fait moyen d’évasion, la broderie s’invite en prison, le rêve et la folie y sont abordés comme de potentiels abris.

Enfin, de mes rencontres et lectures de ces dernières années, j’ai tiré de nouvelles pistes de réflexions sur le discernement, nos subsistances et la nécessaire décroissance de nos sociétés. De mon engagement dans les milieux activistes et des récentes mobilisations, je tente une analyse politique actualisée, plaide en faveur de l’action performative et d’un changement de perspectives.

« Modifier nos représentations du monde est devenu un impératif. Ne serait-ce que parce que nous avons nous-mêmes modifié ce monde, que les activités humaines sont en train d’en détruire les fondements géophysiques et qu’il n’est plus possible de se le figurer comme par le passé. Les mutations en tout genre s’accélèrent à un rythme monstrueux. Qu’il s’agisse de la teneur des débats politiques, du pouvoir des algorithmes, du rôle des institutions dans la démocratie, du dérèglement climatique ou de l’ardente nécessité de réduire la production, le monde tel que nous le connaissions est en train de changer de bases. Singulièrement, la place de l’humain dans les écosystèmes, non plus comme possesseur et maître, mais comme faisant partie de cette nature dont il a prétendu s’extraire, en est une des données majeures. »

Refusant de choisir entre aménité et radicalité, « entre l’utile et le beau, entre le quotidien et l’exotique, entre l’inquiétude et l’émerveillement, entre l’écriture et le militantisme, entre la fiction et la réalité », j’espère que ce petit livre saura nous inviter à une salutaire gymnastique des confins, ce « va-et-vient incessant entre s’extraire et revenir, qui fait le sel de l’existence et permet de tenir par grands vents ».

Les premiers retours me disent les passages surlignés, les pages cornées, l’envie de l’offrir autour de soi, et combien ce livre fait du bien. Par les temps qui courent, je ne peux rêver retour plus satisfaisant. J’espère qu’il contribuera aussi à changer des trajectoires. « Alors nous irons trouver la beauté ailleurs » tente avec humilité de contribuer à la question du siècle : comment changer de monde et, sans attendre, à y trouver de la beauté.

➥ « On y retrouve la poésie, l’espoir, la lucidité de l’autrice de Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce », Libertalia

➥ « Corinne Morel Darleux excelle à sa manière dans sa capacité à identifier des boussoles “par grands vents, quand tout dévisse si massivement”. Un petit livre remuant, un magnifique plaidoyer pour la lecture, une écriture qui brode de nouvelles perspectives. » Librairie Esperluette

➥ « Corinne Morel Darleux propose une réflexion nourrie de ses expériences de lectrice, de voyageuse, de militante pour penser les confins, ces espaces extrêmes qui nourrissent notre relation au monde, un monde merveilleux et malmené. » Librairie Le Vrai Lieu

Captation vidéo de la rencontre du 17 octobre à la librairie Libertalia par David Even

➥ « Après le remarquable “Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce” et un détour par la fiction, Corinne Morel Darleux revient poser son regard très affûté sur le monde contemporain, avec l’idée de trouver ce qu’il reste de beauté et surtout de mettre en lumière et parfois réinventer ce qu’il pourrait advenir de l’humanité. Par le biais d’une approche encore plus sensorielle et personnelle que ce qu’elle avait fait jusqu’ici, avec des réflexions autour de la littérature, de l’écriture, autour de la création et de son propre engagement dans ces voies-là, qui amènent d’autres possibilités d’avenir, de solutions ou d’observations du vivant. Un très bel essai. » Chronique littéraire “Je lire” d’Henri Landré sur Jet fm

➥ « Merci Corinne Morel Darleux de donner envie de vivre ce bazar de catastrophe contemporaine.
Oui j’ai même frissonné à la fin, à la fin de la fin, à la fin de la lettre. » Johann Bourquenez

➥ « Le livre qui me suis tout partout ces derniers jours, que je lis et relis entre deux lectures, et qui m’fait un bien fou, me file la pêche, m’fait rêver et réfléchir…» Montag

➥ « Un livre poétique et politique, audacieux et remobilisant ! Corinne Morel Darleux nous parle avec une grande accessibilité, de beauté, de confins, de subsistance, de luttes, de littérature, de performatif et de préfiguratif, de l’Inde au Rojava en passant par le Vercors, un essai qui ouvre des perspectives, une lecture indispensable pour naviguer et agir dans cette époque troublée ! » Jérémie Chomette

➥ « Si comme moi vous aviez été transporté par le premier, vous serez subjugué par le second. Car la “gymnastique des confins” à laquelle s’astreint l’autrice, nous pouvons tous nous y mettre. (…) Elle divague, pense à la beauté qu’on nous vend, pleine de drones, de Musk, d’aciers et de lumières bleues.Consciente que le renversement politique et idéologique n’est pas précisément pour demain, elle tisse, délicatement, des ailleurs majestueux, où l’on peut faire la révolution en dansant (cf Emma Goldman) et rendre hommage à la grande Rosa Luxemburg.C’est beau, rassérénant, poétique et politique à la fois. A lire pas à dose homéopathique, le surdosage ne peut causer que du bon. » Vincent Edin, auteur et journaliste

➥ « C’est une autrice attendue, après un vrai succès de librairie, rare, celui de “Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce”. Avec toujours un titre évocateur, Corinne Morel Darleux nous fait part dans son nouvel essai de ses inquiétudes écologistes et du temps perdu depuis les premières alertes sur le climat. Mais, toujours avec le sourire qui la caractérise, elle nous enjoint à conserver notre dignité en préservant ce qu’il reste de beauté, en menant les combats qu’il y a à mener malgré tout, et en imaginant des horizons désirables. On peut le lire d’une traite ou au contraire picorer au gré de ses courts chapitres, dans tous les cas cette lecture est un réel plaisir. »  Chronique de Cédric Laprun, de la librairie L’escapade sur Radio Oloron

➥ « Qu’est-ce que j’ai aimé ce livre ! Je m’y retrouve à chaque ligne ou presque. (J’en reparlerai) » Sandrine Tolotti, autrice

➥ «Un de ces livres qui font du bien, et que l’on a envie de ne pas lire trop vite pour les savourer » Dr Aliette Ventéjoux

➥ « Je suis dedans. Je ne parviens pas à m’en extraire. Prise que je suis à reprendre toutes les pages au moins deux fois… Merci pour le voyage. » Brigitte Blang

➥ « Dans le chaos politique et écologique, tu cherches des livres qui donnent de l’oxygène, des perspectives, un peu de gnaque pour reprendre pied ? Lis le petit dernier de Corinne Morel Darleux, parce que cette écriture est inspirante – performative, elle fait ce qu’elle dit. En plus de condenser des ressources précieuses, une expérience de l’action et une analyse lucide de la situation, elle explore les confins littéraires et ne s’interdit pas de recourir à toutes les formes – prose poétique, essai, récit, journal – pour renouveler nos horizons. De la littérature de combat, donc, c’est-à-dire qui cherche une forme en adéquation avec le fond. Comme Montaigne, à sauts et à gambades, mais en version meuf puissante – c’est à dire honnête et humble. Un vrai kiff. Et si ça change pas la face de la lune, un livre, ça peut te donner la dose de beauté et d’intelligence qu’il te faut pour tenir, agir, planter, chanter, te soulever. » Cathy Jurado, autrice

➥ « Corinne Morel Darleux fait partie de ces personnes dans le monde militant que j’apprécie énormément pour leur capacité à manier la nuance à la perfection sans jamais bannir la radicalité. Ici elle se fait tisseuse de liens, nous emmenant dans ses explorations en Inde jusqu’aux confins de la Turquie, en passant par le monde carcéral et de nombreux autres lieux. Au fil du texte se nouent des idées, des odeurs, des images, de la colère et de la beauté, dans un échafaudage politique passionnant. La plume est poétique et appuyée par de nombreux extraits de textes, lettres et romans. Dans le contexte terrorisant dans lequel on patauge en ce moment, ou le fascisme et le totalitarisme montent en flèche, la lecture du dernier essai de Corinne Morel Darleux est une vraie bouée de sauvetage émotionnelle pour moi. » Tissage libertaire

➥ « Des récits que je considère comme de petits cadeaux de la vie, délicatement forts, et qui ont du sens ! Je les ai achetés en 3 exemplaires… pour offrir ! Merci infiniment ! » Marika Kovacs

➥ « Merci Corinne Morel Darleux pour ce nouvel essai qui me touche tant. Oui nous sommes en lutte mais nous ne renoncerons pas à la beauté ! Oui les confins nous travaillent de l’intérieur et dans nos quotidiens d’équilibristes, partagés entre fermeté et douceur, places publiques et tanières. Comme l’écrivait cet anonyme à Rosa Luxemburg, “Nous avons besoin de vous. (…) Nous combattons pour la beauté des arbres, l’odeur du vent, la chaleur d’un regard et la couleur du ciel.” Habitons le trouble dans ce monde qui vacille. Emparons-nous du réel avec empathie et lucidité. Et si la beauté ne nous trouve pas, alors nous irons la chercher ailleurs ! » Marie-Cécile Rivière

➥ « En terminant “Plutôt couler en beauté que flotter dans grâce”, je souhaitais à tout le monde de pouvoir le lire. En fermant “Alors nous irons trouver la beauté ailleurs”, j’ai envie de lire et vivre tous les livres du monde. Une bibliographie sensible qui nourrit nos lisières. » Romain Lalande

➥ « Je ne pouvais pas dormir alors j’ai commencé à lire, j’ai lu d’une traite ce livre “Alors nous irons trouver la beauté ailleurs”. Parler de réconfort est un faible mot… J’ai senti tellement de douceur et du soutien… Toutes les citations qu’elle a choisies font écho à ces jours ci… Quelle beauté cette vitrine, quelle beauté ce livre… » Audrey Vernon, comédienne

➥ « Lire Corinne Morel-Darleux, c’est s’immiscer dans un monde de beauté, de grâce, de dignité, d’ailleurs et d’imagination. Alors, si vous avez besoin de vous évader, il y a un monde entier à lire dans l’écriture si vive de Corinne Morel-Darleux, allez-y, engouffrez-vous ! » Librairie L’Affranchie

➥ Et la magnifique vitrine de la librairie Alimentation Générale de Saillans à l’occasion de la sortie : toutes les références que j’ai placées dans mon livre, mes sources d’inspiration et même des titres qui n’y sont pas (le sixième sens des libraires !). A scruter, comme une mini cité idéale, une cartographie mentale labyrinthique où déambuler à l’envi… :