Ça avait pourtant commencé tranquillement, on savait que ça n’allait pas durer… Durant
la commission permanente ce matin, nous votons comme à notre
habitude au groupe Front de Gauche contre l’attribution de fonds publics aux lycées privés. Armand Creus, Elisa Martin et
moi-même nous abstenons également sur le programme de recherche
“Nano 2017” comme depuis le début de la mandature.
Les choses se compliquent quand on en arrive au rapport sur Erai. Armand Creus, Antoine Fatiga, Elisa Martin et moi-même nous
abstenons sur ce rapport. ERAI, c’est l’agence à
l’international de la Région qui n’en finit plus d’agiter
l’assemblée. Pour faire court sur ce dossier très compliqué, après
des années de gestion désastreuse, des salaires mirobolants versés
à ses dirigeants, des comptes confus et des dépenses excessives,
l’agence est au bord de la cessation de paiement.
Le vote a été un
vrai dilemme pour nous. Car il y a cent trente salariés dans Erai,
premières victimes directes de cette gestion. Mais soyons clairs : les responsables,
ce sont ceux qui les ont menés là, en acquiesçant les yeux fermés
toutes ces dernières années. Nous refusons de taire ou de
cautionner cela en effaçant l’ardoise de 3,2 millions d’euros de fonds
publics dus par l’agence, en remettant au pot 4,7 millions de
subventions pour maintenir sous perfusion quelques mois encore la
structure, le tout sans en modifier les orientations politiques ni la
“gouvernance”. D’autant qu’une large partie de ces subventions
servirait à verser des indemnités de licenciements indécentes aux
mêmes dirigeants qui sont responsables de la situation calamiteuse
d’aujourd’hui. Un comble ! Or c’est ce qui nous est demandé une fois
de plus aujourd’hui. Sans compter que le prochain dirigeant serait
vraisemblablement issu des rangs du Medef.
Le
Front de Gauche n’était
pas représenté au sein du CA d’Erai. Nous avons été un certain
nombre dans l’assemblée avec EELV à alerter depuis des années, à tirer
la
sonnette d’alarme, refuser de voter les dépenses déraisonnables
comme celles relatives au pavillon de la Région à Shangai, ça
suffit. D’autant que les propositions portées par le Front de Gauche
en matière de politique de développement à l’international, sur la base
de la coopération plutôt que la compétition, n’ont même pas été
étudiées. Nous ne
sommes pas responsables de la situation actuelle, nous sommes en
revanche responsables de l’utilisation des fonds publics. Verser ces
nouvelles subventions
ne servirait qu’à reculer pour mieux sauter, d’autant qu’il est
d’ores et déjà acté de supprimer la moitié de sa masse salariale
et de liquider la moitié de ses 27 filiales.
Hélas il n’y a plus
aujourd’hui de bonne solution. La
seule hypothèse reste la
cessation de paiement avec l’accompagnement de tous les emplois et la
réinternalisation du service au sein de la Région pour reprendre la
main sur les orientations politiques et sa gestion. Voilà notre
responsabilité. Après des années d’aveuglement et de complaisance,
il est temps pour la Région de l’acter.
Votent pour : les 7 autres élus FdG, PS et 4 élus PRG (58 voix). EELV, FN et UDC votent contre (89 voix). Nos 4 abstentions plus 4 autres (2 du PRG et 2 UDC). Le rapport est rejeté.