Après des années de déni, d’inaction politique et de pouvoir toxique des lobbies, la destruction du climat et de la biodiversité s’accélèrent. Leurs effets deviennent visibles. Nul ne sait quand ni sous quelle forme l’effondrement peut avoir lieu. Il est en revanche certain que des catastrophes écologiques et sociales sont déjà en cours, et des seuils d’irréversibilité en passe d’être franchis.
Face à cet enjeu civilisationnel, la prise de conscience peut-elle s’organiser en action collective et radicale – qui soit à la hauteur ? Comment transformer les émotions qu’elle provoque pour les transformer en actions ? Et au fait, peut-on encore avoir un impact dans ce monde qui sombre ? Avec quels objectifs : éviter l’effondrement, s’y préparer, l’amortir ou préparer l’après ?
Nous ne pouvons faire l’impasse sur ces questions. Il nous faut réinjecter du politique. Alerter, non pour faire peur, sans calculs démagogiques ni crainte d’alarmer, mais par devoir de lucidité. Archipéliser les îlots de résistance et préserver ce qui doit l’être par l’action directe, du planter d’arbres au blocage de chantiers. Mais aussi se préparer à ce que cela ne suffise pas. Et donc passer à des stratégies d’adaptation, en anticipant l’après.
Si les essais de philosophie ou d’anthropologie peuvent nous aider à penser les catastrophes, nous avons aussi besoin de la création artistique et de la fiction pour décadrer notre imaginaire, rétréci par des décennies de dévissage culturel et d’orthodoxie imposée : nous avons besoin de nouveaux récits pour « désincarcérer le futur » (selon la formule du collectif Zanzibar). Mais aussi de courage et d’engagement : une culture de résistance n’a d’intérêt que s’il y a… une résistance.
Je serai en conférence et débat participatif « Un regard écosocialiste sur la théorie de l’effondrement » pour aborder toutes ces questions le 20 mars à Genève, à l’invitation du Groupe écosocialiste de solidaritéS.