A la Région, nous nous sommes réparti les tâches au sein de notre groupe du Rassemblement et j’ai choisi de siéger dans trois commissions : Montagne, Tourisme et thermalisme, Agriculture et développement rural. Trois domaines qui touchent de près au Diois et qui me semblent essentiels pour notre Région de vallées, sommets, champs et rivières…
Je vous ai déjà fait part de mon intervention en session budgétaire sur le “Plan neige” de Messieurs Chabert et Wauquiez, voici cette fois mon intervention sur la question de l’agriculture paysanne, dont l’accompagnement par les réseaux associatifs locaux est aujourd’hui sérieusement menacé par les choix budgétaires à la Région, avec des baisses de 20 à 50% et des dizaines d’emplois menacés (voir ici : Lettre_ouverte_Associations_agricoles_et_rurales.pdf).
Circuits courts et vente directe, Amap, accès au foncier, agriculture biologique, solidarité paysans, action juridique, suivi sur le terrain et installation – transmission : autant de missions essentielles pour lesquelles la Région semble vouloir désormais mettre en place un modèle unique en les confiant aux seules Chambres d’agriculture, pour la plupart dirigées par le syndicat majoritaire de la FNSEA et ses antennes départementales, sous prétexte d’éviter les doublons.
Après l’annonce de 100 millions d’aides régionales pour l’autoroute A45 qui passerait sur des terres agricoles, de la suppression des contrats de territoires “CDDRA” et de leur volet agricole, les “Psader”, c’est un nouveau coup dur pour les paysans et la ruralité, qui pose plusieurs questions.
Un, si l’idée est d’éviter la redondance, pourquoi pas : mais alors pourquoi ne pas donner la priorité, au moins pour ce qui concerne l’agro-écologie, à ces acteurs de terrain, compétents, qui agissent depuis des années, connaissent les paysans et leurs difficultés au plus près du terrain, créent de l’emploi et du lien en zone rurale, prennent en compte l’intérêt général, participent de la diversité du milieu agricole, et font tout ça, qui plus est, à moindre coût pour la collectivité ?
Deux, si la logique budgétaire et les économies de fonctionnement sont désormais la seule boussole politique de la Région, pourquoi refuser de voir que ces structures que Monsieur Wauquiez veut détruire ont besoin des aides régionales pour accéder aux co-financements européens, là où les Chambres, elles, n’en ont pas besoin ? Vous voulez de l'”effet levier” ? Il est là.
Enfin, comment ne pas se poser la question des intérêts et casquettes multiples de la pelletée de conseillers spéciaux à la ruralité, à l’agriculture biologique, à l’irrigation, à l’installation, aux bâtiments d’élevage, ou encore à la viticulture, dont est entourée (corsetée ?) la Vice-Présidente, dont plusieurs exercent ou ont exercé de hautes responsabilités au sein de la FNSEA, ou de Chambres d’agriculture ?
Après avoir travaillé en lien avec tous ces acteurs, associations et collectifs ces dernières semaines, nous avons préparé un amendement budgétaire qui a malheureusement été retoqué par Monsieur Wauquiez. Qu’à cela ne tienne, j’en ai restitué l’essentiel à l’occasion de mon intervention sur les conventions entre les groupes d’action locale (GAL) et le programme européen Leader présentées en assemblée plénière.
Voici la vidéo de mon intervention à ce sujet :
Rendez-vous est donné dans toute la Région pour aller à la rencontre des paysans et les assurer de notre soutien à l’occasion de l’action “De ferme en ferme” ces 23 et 24 avril. Les paysans en ont besoin, et nous avons besoin de nos paysans.