Petit compte-rendu d’une journée très riche et de ses suites envisagées en Auvergne-Rhône Alpes : j’étais hier avec Daniel Ibanez près de Susa en Italie pour l’avant-contre-sommet Lyon-Turin, avant la rencontre de MM. Hollande et Renzi du 8 mars à Venise.
Voir ici la très complète vidéo de Il fatto quotidiano
Et ici le communiqué commun du 7 mars 2016 (FRAPNA, CCLT, Coordination des Opposants au Lyon-Turin, Les Amis de la Terre, La Confédération Paysanne, Les élus régionaux du Rassemblement Citoyens Ecologistes et Solidaires, Vivre et Agir en Maurienne, CIPRA, No TAV Maurienne)
Pour
ce séminaire de travail étaient réunis une soixantaine de participants
des comités d’opposition des deux côtés des Alpes et des élus français
et italiens, pour dresser un état des lieux et rechercher des
propositions d’actions concrètes à mener en commun. Parmi
les italiens présents, beaucoup d’élus : la maire de San Didero,
Loredana Bellone, qui nous avait invités suite au rassemblement de
l’automne dernier à Chapareillan en Isère, la conseillère régionale
Francesca Frediani, le maire de Susa Sandro Plano, des figures
historiques de la lutte, Paolo Prieri et Sabine Bräutigam du forum
européen contre les GPII, Luca Mercalli, un climatologue très populaire
en Italie, ou encore Livio Pepino, magistrat italien membre du Tribunal
permanent des peuples.
Ma
présence au nom du Parti de Gauche et du groupe des élus régionaux du
Rassemblement a été remarquée et très appréciée aussi bien par les
participants que par les media présents (La Stampa, la télévision italienne RAI, Il fatto quotidiano…).
J’en ai profité pour transmettre une invitation de l’Actival, qui
milite contre la traversée centrale des Pyrénées, à se joindre à eux à
Lourdes le 14 juillet, veille du forum européen des GPII qui se tiendra
cette année à Bayonne. J’ai aussi noté avec intérêt une info glanée au
passage : un référendum national #NoTriv doit avoir lieu en Italie en
avril sur le forage pétrolier off-shore, au moment même où se tiendra un important contre-forum à Pau sur le même sujet, du 5 au 7 avril. J’ai également proposé d’organiser une rencontre à la Région avant l’été, notamment pour montrer
aux élus français que contrairement à l’idée que tentent de répandre
certains, les NoTav en Italie ne sont pas des hurluberlus ni des
terroristes, mais des gens sérieux et expérimentés, comprenant beaucoup
d’élus locaux, avec des arguments solides et factuels.
Autre proposition concrète et immédiate que nous avons portée et qui a été adoptée par la coordination,
celle d’envoyer un projet d’arrêté municipal aux différentes mairies
pour interdire la circulation des poids lourds (Euro1, Euro2 et produits
dangereux) en provenance et à destination de l’Italie pour motif
d’urgence de santé publique. Pendant la campagne des
régionales, nous avions pris l’engagement d’agir contre la pollution du
transport de marchandises par la route, il est temps maintenant d’agir
concrètement et de mettre chacun face à ses responsabilités : le lien
entre cette pollution et les cas de cancer du poumon a été établi par
l’OMS, l’interdiction de circulation est prévue par décret, le climat
chauffe et la ligne de frêt ferroviaire existante est sous-utilisée. En
2000 on y transportait plus de 9 millions de tonnes de marchandises et
Réseau Ferré de France a estimé la capacité à plus de 14 millions de
tonnes par an, or on en est seulement à 3,3 millions de tonnes pour
2014. La seule question qui vaille est donc simple : pourquoi ne met-on
pas dès maintenant les marchandises sur les rails ? (Quelques éléments
de réponse, entre partenariats public-privé et conflits d’intérêts dans
les nombreux papiers publiés par Politis ici)
Une petite anecdote pour finir : sur la route vers le Val de Suse le matin, on a croisé un train dans la montée, sous la neige, qui roulait à plus de 80km/h (regardez je l’ai filmé). Donc contrairement à ce qu’affirment les partisans du Lyon-Turin, c’est possible. Sur la ligne existante, dès maintenant. Qu’est-ce qu’on attend ?