Je viens de découvrir le rapport de mars 2015, à mon sens très intéressant de la CSI (confédération syndicale internationale, à laquelle sont affiliés en France CGT, CFDT, CFTC, FO). Il est assorti d’une pétition de syndicalistes et appelle ses membres à se mobiliser en vue de la Cop21 pour une transition juste, qui ne laisse personne sur le bord de la route.
Le constat est sans langue de bois, et sans appel. On y apprend qu’un sommet syndical aura lieu pour recueillir des “promesses syndicales”, comme pour les promesses des Etats avant la Cop21, en septembre à Paris, et on y retrouve des références bienvenues à la campagne “One million climate jobs” (voir ici le cadeau de Noël de Reporterre) ainsi que des cas intéressants d’engagements syndicaux dans différents pays.
Je ne suis pas d’accord sur tout et il manque à mon goût la notion centrale d’économies d’énergie, mais c’est un pas notable en matière de convergence entre le mouvement climatique et le monde du travail. Et j’avoue que lire ce titre “Il n’y a pas d’emploi sur une planète morte”, éveille comme un écho en moi à ce que je répète souvent dans mes interventions sur le sujet (voir également mon papier pour Ecorev : Réconcilier emploi et environnement, sortir des débats d’un autre temps).
Je note également avec gourmandise ces citations : “Le manque d’ambition à l’égard du climat est l’ennemi du progrès social” et “L’action climatique est une question syndicale”. Après le “compromis inédit entre bleus de travail et souci de la planète” de Jade Lindgaard dans son papier en 2012 sur la planification écologique et le très joli “Le changement climatique peut être considéré comme la traduction atmosphérique de la lutte des classes” de Naomi Klein, je me prends à rêver d’organiser un forum avec tous ces acteurs syndicaux autour d’écosocialisme et climat…