Ce mercredi 29 novembre débutera à Lyon l’examen du budget de la Région proposé par Laurent Wauquiez pour l’année 2018. Nous avons travaillé comme de fines brutes avec les élu-e-s du groupe du rassemblement RCES pour décortiquer ce budget et déposer des amendements qui ne soient pas uniquement en réaction contre les sales coups du Président de Région, mais aussi dans la proposition : allier résistances et alternatives, parce qu’il nous faut à la fois lutter contre les régressions mais aussi construire l’après et faire la démonstration que c’est possible pour ne pas désespérer.
La session s’annonce très chargée : en plus du budget, qui est déjà le gros morceau de l’année, nous allons également avoir la convention TER qui lie la Région à la direction régionale de la SNCF pour tout ce qui concerne les transports, cars et trains, ce qui n’est pas une mince affaire. Ajoutez à cela les délibérations « courantes » de l’assemblée plénière (2.315 pages) sur divers sujets à ne pas délaisser (petit échantillon : l’égalité femmes-hommes, les nanotechnologies, la gestion du personnel de la Région qui n’en finit plus de morfler comme l’a très bien souligné ce dossier paru dans Les Jours « Laurent Wauquiez, le cas social » , mais aussi l’insertion des jeunes par l’emploi ou encore les parcs naturels régionaux) sans oublier les rapports de commission permanente à étudier (4837 pages) dans lesquels il vaut toujours mieux aller fouiner : c’est là, glissée au milieu de ces centaines de pages qu’on avait par exemple dégotté la fameuse subvention à l’UNI (sur laquelle Le Canard est revenu depuis).
Tout ça, casé en un jour et demi de session rétrécie, parce qu’en pleine préparation du congrès de Les Républicains, gérer la Région tout le monde n’a pas que ça à faire, vous voyez. On prévoit collyre, vitamines, amandes et café. Notez qu’on n’a pas prévu les pastilles au miel, notre voix ne devrait pas trop s’user : en conférence des présidents qui réunit un représentant de chaque groupe politique, je n’ai pas réussi à arracher de passer de deux à trois minutes de temps de parole pour les explications de vote. Oui, vous avez bien lu.
Nous avons travaillé tous nos amendements avec un principe simple : la quête du triple A de Standard & Poors ne peut pas être une boussole politique – rappelons que le PIB qui est l’indicateur omniprésent dans l’économie augmente à l’occasion d’un accident. Le rôle des politiques publiques n’est pas de gérer les économies ou de négocier la dette, mais bien de répondre aux besoins des habitants de la région. Le double A dont Laurent Wauquiez jubile à chaque occasion ne change rien à la vie quotidienne des gens. C’est un outil, ça ne peut pas devenir un but en soi. Donc nous avons réfléchi tous nos amendements en fonction de trois indicateurs : l’empreinte écologique, le développement humain (santé, éducation, niveau de vie) et la santé sociale (dont l’emploi). Ainsi nos 30 amendements recouvrent le champ des cinq grands besoins suivants : préparer les emplois de demain, économiser l’énergie, préserver la santé, protéger la biodiversité, prendre soin de tous les habitants.
Reste à savoir combien vont être discutés et votés. Depuis le début du mandat nous avons proposé 150 amendements. Seuls 6 ont été adoptés et certains ont été retoqués avant même d’être soumis au débat… (On a réussi à s’en amuser là). Mais bon là, ça devrait être bon cette fois : Laurent Wauquiez nous a clairement invités à faire des propositions lors de la dernière session, je cite « Soyez meilleure que Hulot et venez nous aider sur ce que l’on veut réaliser sur le développement durable et l’environnement. Apportez nous vos idées ». Allez, roule. Des idées on en a.
Je vous ai déjà parlé de notre proposition, en matière de dette et d’emprunts, de cesser de recourir aux banques et organismes qui alimentent les paradis fiscaux et soutiennent les énergies fossiles. C’était juste le hors d’œuvre. On a aussi des propositions pour des contrats territoriaux de « Montagne en transition », un scénario Negawatt régionalisé, un autre pour offrir huit dimanches par an à nos paysans, reconstituer le début d’une forêt primaire en Europe, former les jeunes aux métiers d’avenir de la transition écologique, faire de la rénovation thermique dans les lycées, renforcer les moyens humains dans les trains ou encore renforcer la prévention en matière de santé… J’y reviendrai, mais pour momentanément finir de vous allécher, parce qu’il faut bien rire de temps en temps, voici le bulletin de notes qui devrait remplacer le double A de Monsieur Wauquiez.