Le 4 juillet dernier, j’étais à Ankara en délégation internationale pour assister au procès politique de FigenYuksekdag, dépuée et co-fondatrice du HDP. Nous avions été interdits d’accès de la salle d’audience puis expulsés du tribunal sur intervention de la Présidence de la République turque, au mépris des conventions internationales. J’en avais fait le récit ici : “La mission en Turquie ne s’est pas déroulée comme prévu“.
Plus tard dans la soirée, le procès avait été ajourné et nous avions pris l’engagement auprès de nos hôtes de revenir. Engagement tenu, nous y serons donc pour la deuxième partie du procès le 18 septembre à Ankara.
Communiqué du PG : Nous serons de nouveau observateurs au procès du HDP le 18 septembre en Turquie
Figen Yüksekdag, co-présidente du HDP (Parti Démocratique des Peuples) a été arrêtée le 4 novembre 2016, en même temps que l’autre co-président Selahattin Demirtas et 8 députés du HDP.
Son procès s’est ouvert le 4 juillet. La délégation internationale d’observateurs internationaux dont nous faisions partie avaient alors été interdite d’accès puis expulsée du tribunal. Dans la soirée le procès avait été ajournée et reporté au 18 septembre. Nous avions pu constater que le tribunal était militarisé jusque dans la salle d’audience et que la présidence de la République était intervenue pendant le procès pour faire expulser les observateurs internationaux, au mépris des conventions internationales et des textes de l’OSCE, pourtant ratifiés par la Turquie. Figen Yüksekdag risque toujours 83 ans de prison à partir de chefs d’accusation délirants : il lui est notamment reproché d’avoir qualifié de « résistance » les manifestations qui ont eu lieu dans les villes kurdes placées sous couvre-feu, d’avoir réclamé un corridor humanitaire, ou encore d’avoir qualifié de « massacre » la mort de centaines de civils durant les opérations menées par les forces de sécurité turques.
Tout en réprimant le HDP comme alternative démocratique, écologiste, laïque et féministe, Monsieur Erdogan et le gouvernement AKP visent aussi singulièrement Mme Figen Yüksekdag en tant que femme, socialiste turque, non kurde. Ils montrent ainsi que c’est bien la pluralité du HDP dans la société turque qui est ciblée par ce procès politique.
La deuxième audience du procès se tiendra le 18 septembre 2017, dans le complexe de la prison de Sincan, à Ankara. Comme le 4 juillet, le Parti de Gauche y sera représenté par Corinne Morel Darleux et Jean Christophe Sellin, conseillers régionaux, qui s’y rendront comme observateurs internationaux.