Chronique de l’assemblée régionale du 28 janvier (Part 2)
Voici l’intervention que j’ai faite sur l’amendement « pour un droit d’Initiative citoyenne » que nous avons déposé avec les élus régionaux du Rassemblement. A la suite, les réactions et le résultat des votes…
Mesdames, Messieurs les élu-es,
Lors du mandat précédent, l’ensemble de nos groupes avaient décidé de mettre en place un groupe de travail pour amender le Règlement Intérieur (RI) et y intégrer le droit d’initiative citoyenne, permettant à 1 % des électeurs de saisir la Région pour mettre un sujet régional à l’ordre du jour.
Monsieur Wauquiez, vous n’étiez pas là mais Madame Pernod-Beaudon avait participé activement à ce groupe, en soulignant même son bon fonctionnement, « de façon assez unanime et en parfaite harmonie » et citant Jean-Jacques Rousseau en défense de l’usage du terme de « citoyen » dans cet amendement. En effet à l’époque, le seul point d’achoppement avait porté non sur le principe ni les modalités, mais sur la qualification de ces citoyens, qualifiés de « personnes majeures » dans l’amendement initial. Celui-ci avait pour cette raison été retoqué par le Préfet.
C’était en 2011. Et à nouveau en 2015, durant cette élection régionale, nous avons tous regretté le haut niveau d’abstention, et tous dit qu’il fallait davantage de démocratie directe, davantage de moyens à la participation citoyenne. Vous-même, Monsieur Wauquiez, dans vos réponses et engagements publics. Cela a d’ailleurs sans doute été notre seul point commun. Nous vous proposons donc tout simplement le même amendement que celui adopté en 2011, reformulé en conséquence avec le terme de « citoyens majeurs », ce qui correspond à la fois à l’arrêté de la Cour administrative d’appel et à celle de votre groupe à l’époque, l’UDC.
Nous vous demandons, Mesdames et Messieurs les élus, d’envoyer un signe fort aux citoyens d’Auvergne et de Rhône-Alpes en leur redonnant un peu la main sur leur destin commun.
Nous vous demandons simplement de confirmer vos propos et votes d’alors, d’être à la fois cohérents dans le temps, par rapport aux débats de cette assemblée en 2011, et par rapport à vos engagements de campagne, plus récents. Voilà qui redonnerait un peu confiance dans les politiques et permettrait de faire émerger des débats citoyens, de la participation populaire, en dehors du seul temps des élections.
À l’heure où on parle beaucoup de déchéance de nationalité, il nous semble urgent de proposer une extension de citoyenneté. Nous avons là l’occasion de lui fournir un cadre, de lui donner une voix.
C’est un choix, j’en suis sûre, que nous ne regretterons pas.
Après mon intervention, Christopher Boudot du Front National parle de « tarte à la crème » portée à chaque début de mandat par la « gauche très extrême » – vachement oui, par le PS en 2011 – et explique qu’il veut que ce droit d’initiative soit réservé aux français. Donc il ne l’a pas lu puisque comme je viens de l’expliquer la première formulation, plus large en effet et qui avait suscité le courroux du FN déjà à l’époque, a été retoquée et que nous avons donc du reformuler l’amendement en conséquence en parlant de citoyens et non juste de personnes majeures.
Le PS quant à lui annonce son abstention et là je crois m’étouffer. Ils s’abstiennent sur un texte qu’ils ont eux-même porté en 2011 ! En expliquant qu’il a été retoqué et que ça risque d’être pareil. Pas lu, pas écouté. Ca devient lassant là, franchement.
Au moins Cécile Cuckierman elle a noté les changements et maintient en cohérence le vote favorable du PCF, de même que le PRG. La droite de Les Républicains en revanche, nous explique doctement que les citoyens ont déjà voté le 13 décembre et ce pour six ans. Rentrez chez vous braves gens.
Voilà, de tous ces politiques qui ont battu campagne sur l’implication citoyenne et la souveraineté populaire, seuls 19 sur 204 ont voté pour ce dispositif d’initiative citoyenne.
Et Monsieur Wauquiez, s’il s’est dit ouvert à un nouveau groupe de travail, n’a pas jugé utile de me redonner la parole pour que je puisse rectifier les erreurs et approximations énoncées dans l’assemblée par des élus qui ne lisent pas, n’écoutent pas, et sont élus pour six ans. Voilà.