Parce qu’après dix ans, j’avoue, je n’en pouvais plus des petits pois sont rouges, parce que mon engagement et ma vie ont bien changé depuis, parce que l’heure est aux métamorphoses, je change de blog aujourd’hui. Ce sera désormais Revoir les lucioles. Vous retrouverez ici l’ensemble de mes billets, les mêmes fonctionnalités, dans un univers recomposé.
Ce titre est né du sentiment de risque imminent d’extinction et d’un féroce besoin de ces lueurs pour éclairer le chemin. Une manière d’appeler à dénicher la beauté dans les interstices, à se gorger de merveilleux insignifiants, à combiner lucidité atterrante et saveur du présent, de clamer qu’il faut rester en quête des lucioles même si le monde est en train de sombrer.
C’est un hommage aux lucioles de Pier Paolo Pasolini et à leur survivance, des années après, chez Georges Didi-Huberman. Alors que Pasolini dans sa jeunesse usait de lucioles pour évoquer ses amours joyeuses et sauvages, trente ans après, en 1975, les bosquets avaient fait long feu et les lueurs de joie s’étaient évaporées dans les lumières criardes du monde moderne. Consumérisme, vide du pouvoir et naufrage politique, la disparition des lucioles recelait alors une dimension politique évidente pour l’écrivain désenchanté.
Moi-même je ne sais pas à quel moment de mon engagement politique je me situe par rapport à ces lucioles. Mais je reste persuadée qu’on a besoin de scruter ces petits repères lumineux dans la nuit qui s’avance et de tout mettre en œuvre, de mener le combat qui nous permettra de les revoir scintiller dans les herbes folles.
Revoir les lucioles, c’est une manière de se donner force et courage pour continuer sur ce chemin de résistance et d’émerveillement, avec amour et rage.